Adopter un chien : un acte responsable avant tout

Selon le journal Le Parisien, le nombre d’abandons de chats et de chiens a augmenté de 10 % par rapport au bilan de la fin d’été 2013 (source : la SPA). Cet été n’aura donc pas dérogé à la règle et est apparu comme l’une des périodes les plus cruelles envers nos amis les animaux domestiques, et plus spécifiquement les chiens.

Il convient de rappeler qu’un animal n’est pas un être inanimé proposé à la location mais bien un être vivant doté de sentiments qui mérite le respect de l’être humain – si tant est que l’homme soit vraiment « humain ». Lumière sur le contexte qui peut entraîner la rencontre entre la vie d’un homme (ou de toute une famille) et celle d’un chien.

Dans quelles situations un chien peut-il être adopté ?

Comme on peut le voir dans les films, les chiens peuvent être offerts en cadeau pour un événement spécial : la fête de Noël, un anniversaire, une récompense pour le passage dans la classe supérieure, etc. Il n’est d’ailleurs par rare de voir décorés d’un nœud en satin ou d’un bolduc…

Ces événements sont attendus et il n’est pas rare de vouloir « marquer le coup » par un cadeau original, durable, et d’une valeur importante. Le souci, c’est que l’intérêt envers la chose peut décroitre dès lors que le chiot si mignon prend 20 kilos en l’espace de seulement quelques mois, ou que l’on ne parvient pas à maîtriser sa folie destructrice.

Bien souvent, une fois l’effet de surprise passé, le quotidien reprend ses droits, et il arrive qu’il n’y ait pas de place pour un chien. Les maîtres ne prennent pas le temps de s’en occuper, le voient uniquement comme une contrainte ou une source de bêtises ou de dépenses – et on ne parle pas ici du cas où un chien malade aurait besoin de soins spécifiques et potentiellement onéreux.

La suggestion suffit pour faire germer l’idée de ce qui peut se passer ; ce n’est d’ailleurs pas rare de voir arriver dans les refuges des animaux souffrant de pathologies chroniques comme de l’eczéma ou la conjonctivite ou encore des troubles du transit. L’homme aurait-il oublié que le chien, lui aussi, a ses petits bobos ?

Ce sont précisément tous ces couacs qui constituent le pendant bien réel du fantasme d’avoir un chien. Tout comme une personne, un animal a plusieurs dimensions et peut se montrer difficile, fragile, ou contraignant par moments. Mais redonne-t-on à la maternité un nouveau-né parce qu’il empêche ses parents de faire ses nuits ? A méditer.

Comment savoir que la famille est prête à accueillir un chien pour la vie ?

Accueillir un chien pour la vie
Berkay Gumustekin © Unsplash

La question peut sembler simpliste mais il est capital d’aborder le sujet pour bien cerner toutes les dimensions concernées par l’adoption d’un chien, ou de tout autre animal de compagnie d’ailleurs. En quelques mots, de quoi un chien a-t-il besoin pour avoir une vie heureuse (et non pas une vie de chien tout court !) ?

  • De soins : au moins une visite par an chez le vétérinaire, une nourriture adaptée, un collier antipuces, et l’attention de son ou ses maîtres sur son état de santé global (physique et psychologique).
  • D’amour : sans conteste, le chien est un animal on ne peut plus fidèle qui vit par procuration. Il ne s’épanouit que s’il sent qu’on lui apporte de la considération et de la douceur (même pour les plus farceurs et les plus robustes d’entre eux !), et si son maître est heureux – mais j’imagine que chacun a déjà pu le vérifier dans son expérience personnelle.
    L’amour que l’on porte à son chien passe par les soins cités précédemment, mais aussi par l’attention sincère qu’on lui adresse, autant que par les caresses qu’on lui attribue sans compter !
    Un chien aime en général s’amuser, plus que cela, il aime sentir qu’on s’intéresse à lui.
    Qui n’a jamais été attendri ou amusé par son chien qui faisait l’intéressant avant de se mettre à éternuer ou remuer la queue frénétiquement ? J’en vois déjà qui sourient tendrement et qui se repassent des petits films agréables…
  • De divertissement : les chiens sont par nature des animaux joueurs. Ils ont besoin du contact avec l’homme et d’être sollicités pour entretenir leur forme physique mais aussi pour stimuler leurs capacités intellectuelles. Tout est bon pour jouer avec eux : le lancer de bâton, les prouesses suivies d’une récompense, les leçons de dressage ludique, les promenades sportives, etc.

Si l’envie d’adopter un chien ne vous quitte pas, que vous vous sentez prêt, que vous n’imaginez plus votre vie sans un fidèle compagnon, posez-vous les 3 questions suivantes :

  • Ai-je les moyens financiers d’assurer ses besoins primaires ?
  • Ai-je les moyens affectifs d’assurer ses besoins en matière d’amour ?
  • Ai-je les moyens matériels pour accueillir dignement un chien ?

Si vous ne répondez pas oui à l’une de ces interrogations, il est plus sage de remettre le projet d’adoption à plus tard afin d’éviter une séparation douloureuse, pour vous comme pour l’animal. Eh oui, l’envie peut-être forte, il n’en reste pas moins que sauter le pas de l’adoption vous rend responsable d’un être vivant – et pour longtemps !

Que le chien vienne d’une animalerie (ce que nous déconseillons fortement), d’un refuge, ou d’un don, gardez bien à l’esprit que si vous le prenez, vous vous engagez tacitement envers l’animal pour veiller sur lui et lui donner une vie digne de ce nom. Si toutes les conditions sont réunies, vous vivrez des années magnifiques de complicité avec votre compagnon à quatre pattes. Alors, êtes-vous vraiment prêt ?

Crédit photo : Pauline Loroy © Unsplash

Pauline Lalangue

Pauline Lalangue

Éducateur canin comportementaliste. Passionnée de chiens depuis toujours, la chienne de la SPA avec qui j'ai grandi m'a poussée à devenir bénévole en refuge puis à me former à l'éducation pour permettre à tous de vivre en harmonie.

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