Quand le chien handicapé retrouve sa mobilité : la beauté de la seconde chance.

Début 2014, Naiko, un chien américain amputé des quatre pattes a pu retrouver sa mobilité grâce à une levée de fonds qui a permis la fabrication de prothèses sur mesure. Comme chez les humains, les chiens peuvent naître avec un handicap physique important, ce qui ne les empêche pas pour autant de vivre, et de vivre heureux ! Reste à connaître les solutions qui existent pour les aider à garder ou profiter d’une large autonomie de mouvement afin de leur offrir une vraie « vie de chien ».

Qu’entend-on par chien handicapé ?

Selon le dictionnaire Larousse, un handicap se définit de la façon suivante : c’est une « infirmité ou déficience, congénitale ou acquise ». Cet état touche l’ensemble du règne animal, animaux et humains confondus. Comme pour nous, un handicap chez le chien peut toucher les sens suivants :

  • Vue
  • Flair
  • Ouïe
  • Sa mobilité / motricité

Un animal mal voyant ou aveugle peut bien vivre, dès lors qu’on sécurise son environnement et qu’on met tout en œuvre pour le protéger dans des situations potentiellement dangereuses. Pensez par exemple aux escaliers, aux promenades ou encore aux réunions de famille où il pourrait être blessé par un barbecue. L’essentiel est invisible pour les yeux, n’est-ce pas ? Découvrez l’histoire de ce Carlin né sans yeux qui montre que le handicap n’est pas un obstacle a une belle vie, d’autant plus que ce chien est un excellent partenaire de thérapie animale !

Le flair quant à lui n’est pas vital pour le chien. S’il lui permet bien sûr de reconnaître ses congénères, des lieux, de découvrir des odeurs ou suivre une piste, ou encore d’apprécier sa nourriture, il peut s’en passer.

Même chose pour la perte auditive ou la surdité de naissance, le chien est capable de vivre dignement sans entendre s’il peut compenser ce manque par les autres sens et qu’il est choyé par ses partenaires humains de façon à limiter les accidents. Il faudra par exemple porter une attention particulière aux promenades puisqu’il ne sera pas en mesure de réagir au rappel : mieux vaut privilégier les balades en longe pour éviter qu’il se perde ou qu’il soit blessé lors d’une bagarre avec un autre animal croisé sur le chemin.

Zoom sur le handicap moteur chez le chien

Quelles sont les causes du handicap moteur chez nos amis les chiens ?

Dans le premier cas, le chien naît avec une patte en moins, une malformation d’un ou plusieurs membres, une torsion des muscles qui l’empêche de se déplacer normalement et seul. Dans le second cas, l’animal se retrouve handicapé à la suite d’une chute, d’un choc ou encore d’actes de maltraitance. Il peut aussi posséder tous les membres mais se voir privé de leur usage suite à une chute ou un coup entraînant des lésions à la colonne vertébrale ; ou encore avoir perdu une plusieurs pattes après un sauvetage par exemple.

Vous avez peut-être déjà eu l’occasion de voir un chien à trois pattes, fort heureusement, l’équilibre demeure avec trois jambes. Mais pour les autres types de handicap, l’humain a la possibilité (voire la responsabilité c’est selon) d’apporter son aide a un toutou dans le besoin.

Au même titre que les êtres humains qui peuvent tout à fait vivre avec une jambe en moins, une paralysie plus ou moins étendue (para ou tetra), une malformation d’un membre, les chiens peuvent avoir besoin d’un appareillage, qu’il s’agisse d’un chariot ou d’une prothèse pour remplacer le membre absent.

Cela leur confère une autonomie et leur redonne le goût de la promenade ou du jeu, sans pour autant créer une dépendance directe à leur maître (comme c’est le cas avec le harnais de soutien parfois utilisé pour soulager le train arrière des vieux chiens en promenade).

Ainsi, à chaque problème sa solution :

  • Un chariot pour les antérieurs si le chien est paralysé des pattes avant (ou n’en a pas).
  • Un chariot pour les postérieurs si le chien est paralysé des pattes arrière (ou n’en a pas) ou souffre de dysplasie.
  • Une prothèse pour prolonger un membre amputé ou corriger une malformation.
Zoom sur le handicap moteur chez le chien
Un chariot pour les antérieurs – © Flickr – Terrah

Enfin, tout comme nous autres les humains, le poids des années altère le squelette et les fonctions motrices, ce qui entraîne des paralysies plus ou moins rapidement selon les races. On sait par exemple que le Berger Allemand souffre très souvent d’arthrose et de paralysie de l’arrière train. Mais la douleur ne rime pas forcément avec la fin si l’on sait quelle(s) solution(s) utiliser comme les médicaments, les opérations, ou les appareils de soutien (voire de remplacement) !

Où se procurer des appareillages pour chien ?

Il est possible d’acheter des chariots sur des sites spécialisés comme Polytrans.fr. On trouve différents modèles adaptés à chaque handicap (mobilité réduite ou paralysie des pattes avant, arrière, autour de 250 euros), ou des modèles de harnais baudriers de 60 à 90 euros. On peut aussi les louer ou bien les acheter d’occasion comme sur le site sophiadog.com, et si vous préférez le sur-mesure, vous pouvez par exemple vous renseigner sur chariotpourchien.com.

L’association Artemis basée dans le sud de la France réalise des prothèses sur mesure qu’elle vend, loue ou prête aux familles les plus démunies. A partir d’une prise d’emprunte, l’appareillage est fabriqué sur mesure par des prothésistes professionnels. Si cette association fonctionne essentiellement grâce aux dons, elle a aussi mis en place un système de collecte de recyclage pour financer les chariots et prothèses pour animaux.

Envoyez-leur vos colis de cartouches d’imprimantes vides, bouchons en plastique ou en liège, ou encore vos stylos. En prime, l’association peut prendre en charge l’affranchissement si vous le souhaitez. Alors ne jetez plus !

N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire qui aura peut-être une bonne adresse à vous donner. Avec un peu de patience, vous trouverez forcément la solution adaptée au cas de votre toutou !

Au fait, comment fabrique-t-on une prothèse pour chien ?

La prothèse est un prolongement du membre, ainsi, elle permet de remplacer la partie manquante pour permettre au membre entier, ici la patte, de remplir sa fonction motrice. D’abord, il faut réaliser un moulage du moignon qui servira de base pour assurer un emboitement parfait avec l’appareil et prévenir les blessures. Ensuite, il faut passer à la fabrication de la prothèse en fonction des besoins de l’animal.

Pour l’heure, aucune prothèse spéciale « chiens sportifs » n’a été réalisée donc l’usage n’est pas déterminant – contrairement aux humains. Toutefois, cela ne saurait tarder, après tout, il y a bien handisport pour les humains, alors pourquoi pas les concours d’handi-agility !

A l’heure actuelle, il existe plusieurs techniques de fabrication :

1 / L’assemblage

Après avoir réalisé l’emboiture, la pièce en contact avec le membre, on fabrique les différents éléments qui seront visés, collés, emboités pour obtenir la prothèse complète. Découvrez ici l’histoire de Rubis qui a pu bénéficier d’une prothèse de l’association française Artémis pour une de ses pattes arrière d’une valeur de 4 000 euros.

2 / L’impression 3D

On paramètre par ordinateur l’objet et il est imprimé en relief à partir de matières solides ou semi-flexibles comme le Ninjaflex obtenu à partir d’élastomère thermoplastique. C’est avec cette technique moderne qu’ont été obtenues les prothèses étonnantes du Husky Derby souffrant d’une malformation des antérieurs. Envie de voir comment ce magnifique chien a retrouvé sa joie de vivre et découvert le plaisir de courir ? Visionnez vite la vidéo ci-dessous :

Si vous aussi vous pensez que la vie ne s’arrête pas à cause d’un handicap, qu’il soit de naissance, consécutif à un accident, ou qu’il soit dû au bel âge, pensez aux chariots et aux prothèses pour chien ! Nos petits esquintés ont bien droit au bonheur de gambader, courir après une balle et se déplacer sans douleur. Vous avez fait appareiller votre chien ? N’hésitez pas à raconter votre histoire au guide-du-chien.com !

Crédit photo : © Flickr – Terrah

Pauline Lalangue

Pauline Lalangue

Éducateur canin comportementaliste. Passionnée de chiens depuis toujours, la chienne de la SPA avec qui j'ai grandi m'a poussée à devenir bénévole en refuge puis à me former à l'éducation pour permettre à tous de vivre en harmonie.

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