Le printemps marque le retour de la douceur et du beau temps laissant place à la nature qui s’éveille dans un spectacle éblouissant. C’est aussi le retour de certains insectes et parasites dangereux pour les chiens. Quels sont les dangers du printemps pour les chiens ? Comment protéger son chien et profiter de cette belle saison sans incidents ?
1. Les chenilles processionnaires
Les chenilles processionnaires représentent hélas le danger numéro 1 du retour du printemps pour nos chiens. Pouvant causer de graves lésions à nos compagnons, ces chenilles qui se déplacent en ligne sont les larves d’un papillon de nuit appelé le Thaumetoposea pitycampa, aujourd’hui présent sur tout le territoire français. La chenille processionnaire du pin fait son apparition dès fin février jusqu’à la fin de l’été.
Dotée d’une toxine puissante qu’elle libère par les crochets de ses micro-poils au contact du chien, elle provoque de graves lésions principalement au niveau de la gueule et de la truffe, les poils urticants pouvant s’introduire jusqu’aux poumons en cas d’inhalation. La langue intoxiquée peut malheureusement se nécroser et conduire à une amputation partielle. Si le chien avale une ou plusieurs de ces chenilles, de fortes douleurs abdominales apparaissent, accompagnées de vomissements et d’une hypersalivation.
Les chiens étant très curieux de nature, il convient véritablement de les surveiller lors de promenades à proximité des zones de pins contaminés.
Pour savoir comment réagir en cas d’intoxication, en connaître les symptômes et reconnaître un nid de chenille processionnaire, nous vous invitons à lire notre article complet sur le sujet.
2. Le retour des tiques et des puces
Le printemps caractérise le retour des parasites externes tels que les puces et les tiques qui sont hématophages (se nourrissant de sang), responsables de démangeaisons, allergies, infections et maladies parasitaires graves :
La puce
Mesurant à peine quelques millimètres (de 2 à 6 mm) et capable de faire des bons de plus de 30 cm, la puce pique son hôte plusieurs fois par jour pour se nourrir de son sang. A peine 48 heures après son arrivée sur le chien, la puce peut pondre jusqu’à 50 œufs par jour et entraîner une véritable invasion du domicile.
Les piqûres causent des démangeaisons et des allergies (Dermatite par Allergie aux Piqûres de Puces, DAPP) pouvant occasionner des lésions cutanées importantes. Les puces porteuses de larves peuvent transmettre des vers (dipylidium caninum, plus d’infos ici).
La tique
A la différence de la puce, la tique passe la majeure partie de son temps dans le milieu extérieur et non sur l’animal. Présent dans les chenils, les forêts et les campagnes principalement, ce parasite qui mesure entre 3 et 6 mm peut se trouver dans les jardins et les espaces verts des villes.
La tique se fixe en général sur les zones fines de la peau du chien comme les oreilles, le cou et les paupières pour se gorger de sang et ensuite se détacher. En plus d’occasionner des démangeaisons et une anémie si elles sont présentes en nombre, les tiques peuvent transmettre des maladies parasitaires graves et mortelles si elles ne sont pas traitées à temps :
- La maladie de Lyme qui entraîne fièvre, douleurs musculaires et articulaires.
- La piroplasmose ou babésiose, particulièrement présente dans le Sud-Ouest de la France, provoque abattement, fièvre, perte d’appétit, urines foncées. Note : un vaccin existe contre la piroplasmose.
- L’ehrlichiose dont les symptômes sont la fièvre, la perte d’appétit et l’abattement.
La prévention demeure le meilleur moyen de lutter contre les puces et les tiques et doit se faire tout au long de l’année, particulièrement du printemps à l’automne (pipettes, colliers, spray etc). Enfin, examinez votre chien le plus souvent possible et surtout après une ballade en forêt.
3. Les plantes toxiques
Le retour du printemps est la période des semis et de l’embellissement de nos intérieurs. Cependant de nombreuses plantes sont toxiques pour nos chiens et peuvent s’avérer être mortelles en cas d’ingestion. Parmi elles nous retrouvons :
- Les Liliacées
- Le Laurier-rose
- Le Gui
- Le Dieffenbachia
- Le Philodendron
- Le Ficus
- L’oreille d’éléphant
- L’arbre de Jade
Les symptômes d’intoxication communs sont des vomissements, des diarrhées, irritation et brûlure buccale, insufisance cardiaque, perte de coordination et dans certains cas le coma. En cas de suspission d’intoxication, contactez immédiatement votre vétérinaire ou un centre anti-poison.
Pour plus d’informations sur ces plantes toxiques, lire notre article 8 plantes toxiques pour les chiens.
4. La leishmaniose
La leishmaniose est une maladie parasitaire grave commune à l’humain et d’autres mammifères, dont le parasite est la leschmanie. Elle est transmissible par un petit insecte hématophage ressemblant à un moustique, le phlébotome. Très présente dans les pays du sud de l’Europe et le sud de la France, la maladie tend à remonter lentement en direction du Nord via la vallée du rhône et du Sud-Ouest.
La transmission se fait par la piqûre du phlébotome, principalement actif la nuit d’avril à octobre, qui dépose des parasites à la surface de la peau du chien et en particulier sur la tête, les oreilles et le museau. La lésion cutanée provoquée permet aux parasites de pénétrer les globules blancs du chien et ainsi d’atteindre les organes.
L’incubation peut durer plusieurs années selon la sensibilité du chien avant que la maladie n’apparaisse. Les symptômes principaux de la leishmaniose chez le chien sont un abattement, un amaigrissement, l’alopécie et autres problèmes cutanés (lésions, dermatite sèche, perte de poils). Des complications peuvent survenir selon la location du parasite dans l’organisme du chien. Des traitements existent mais sans guérison définitive. Ils permettent d’éliminer les symptômes et se font sur une longue durée afin d’éviter les récidives. Sans traitement, la maladie est mortelle.
Afin de prévenir la maladie pour les chiens vivant ou séjournant dans les zones à risques, des moyens de prévention existent pour réduire les risques de piqûres et de maladie :
- Des répulsifs contre les phlébotomes sous forme de spray, pipettes et colliers
- La vaccination depuis 2011
- Eviter de laisser son chien dehors la nuit car ces insectes piquent uniquement la nuit et ne rentrent pas dans les habitations à la différence des moustiques
5. Le traitement et l’entretien du jardin
Quel plaisir de se remettre à jardiner au retour des beaux jours ! Cependant le traitement des jardins à base de pesticides provoque chaque année de nombreux cas d’empoisonnement chez le chien. Il est indispensable de tenir hors de portée les contenants et de limiter l’accès aux zones traitées. Parmi ces produits de traitement dangereux pour les chiens, nous pouvons lister en particulier :
- Les désherbants et autres produits à base de glyphosate
- Les antilimaces, très attirants pour les chiens en raison de leur goût sucré
- Les antimousses à base de sulfate de fer
- Les antifourmis et antimites
- Les insecticides
Enfin, d’autres produits de saison doivent être tenus à l’écart des chiens comme les produits allume-barbecue sans oublier les outils de jardinage avec lesquels les chiens peuvent se blesser.
6. L’intoxication par les crapauds
Au printemps, les crapauds regagnent les plans d’eau pour se reproduire. Il est ainsi très courant de les croiser aux abords des routes et des chemins. La nature à doter les crapauds d’un système de défense efficace contre les prédateurs constitué de deux types de glandes situées sur tout le corps qui sécrètent du venin.
Ce sont ces dernières qui sont dangereuses en cas de contact avec la muqueuse de la bouche car elles pénètrent dans le sang et gagnent le cœur et le système nerveux, entrainant une intoxication. Le chien, curieux de nature, s’envenime ainsi lorsqu’il porte à la gueule le crapaud. Les signes d’intoxication au crapaud chez le chien sont les suivants selon le degré d’envenimation :
- Salivation abondante et rapide
- Vomissements
- Abattement
- Atteinte nerveuse provoquant tremblements, convulsions et démarche anormale
En cas d’intoxication, rincez immédiatement la gueule du chien. Si les symptômes cités apparaissent, contactez immédiatement un vétérinaire.
A noter : la morsure d’un crapaud, bien que libérant du venin, ne pénètre pas la peau et demeure donc inoffensive. Vous pouvez ainsi prendre le crapaud dans la main et le déposer à l’écart des routes pour éviter qu’il ne se fasse écraser comme beaucoup hélas à cette période de l’année. Pus d’infos ici
7. Les allergies
Comme nous, les chiens peuvent être touchés par des allergies saisonnières se traduisant par des léchages excessifs, des grattages et la perte de poils en raison de démangeaisons cutanées. A l’apparition de symptômes, un traitement devra être mis en place avec le vétérinaire.
La dermatite atopique est quant à elle une affection cutanée chronique prédisposant héréditairement les chiens à développer des allergies à des allergènes présents dans l’environnement (pollen, poussières, acariens etc) et dans les aliments. Elle concerne les jeunes chiens de 1 à 3 ans dont certaines races prédisposées (Boxer, Shar-peï, Dalmatien etc). La dermatite atopique se manifeste par un prurit important, la perte de poils, parfois des croûtes et se localise principalement sur la face.
Pour conclure
Comme nous venons de le voir, les principaux dangers du printemps pour les chiens peuvent être évités par une prévention assidue, une vigilance et une surveillance conséquentes et enfin et surtout, par la connaissance même de ces dangers. Nous vous souhaitons un bel et agréable printemps avec vos toutous et de profiter de belles ballades en ayant l’œil sur les chenilles processionnaires !
Crédit photo : © Flickr – Sonny Annesley
C’est ma bible. Malgré que j’ai des chiens depuis près de 40 ans , j’apprends toujours de nouvelles que je mets en pratique. Merci , c’est toujours un grand plaisir de vous lire.
Bonjour, je ne sais pas si c’est le bon article, mais mon chien de puis une semaine ou deux attrape des tonnes de tiques. Et tout ça malgrès des pipettes anti puces / tiques prisent il y a une semaine a peine. Chaque jour je lui en enlevais 7 ou 8, avant d’en retrouver le lendemain… Mais aujourd’hui, en quelques heures, il se retrouves avec au moins avec une 50taine de petits tiques sur le visage ! C’est un Boxer X Labrador de 7 ans si vous avez des idées d’où tout ça peu venir… Je pense que je vais aller voir le vétérinaire demain malgrès tout mais si vous avez des conseils sur comment les limités….Sur un forum j’ai vu des gens parlant de nid à tiques, peut être un piste à explorer ?
Merci d’avoir lu jusquà la fin,
Korru