Zoom sur les Galgos, ces chiens de chasse espagnols au destin tragique

La Fédération Espagnole des Galgos a publié un rapport en 2013 sur les condamnations officielles relatives à l’abandon, la maltraitance et le vol de tout type de chiens en Espagne. Il s’avère que les Galgos représentent presque 15 % des chiens abandonnés, un sacré pourcentage ! Mais c’est en tout 50 000 chiens de chasse qui seraient abandonnés en Espagne chaque année, une honte. La cause des Galgos est relativement méconnue tandis qu’ils sont des milliers à mourir chaque année à nos frontières. Nul doute que vous ne resterez pas insensible à ces chiens au cœur tendre qui ne demandent qu’à être aimés !

Connaissez-vous l’histoire des Galgos ?

Les Galgos et Podencos (reconnaissables à leurs oreilles levées), deux races de Lévriers, sont les chiens martyrs espagnols utilisés pour la chasse, ils sont localisés en Espagne continentale mais aussi sur les îles D’Ibiza à Majorque. Ces chiens souffrent d’une mauvaise réputation (l’instinct du chasseur) et ne sont pas considérés comme des animaux de compagnie sur ces territoires, à tort.

À l’origine, les Galgos étaient des chiens très respectés et appréciés de la noblesse. C’est une fois que le peuple a commencé à faire reproduire illégalement ces chiens pour la chasse au lièvre ou au sanglier qu’ils sont devenus des objets de travail inutiles une fois la période de chasse terminée. Pour se débarrasser, les paysans avaient le choix entre deux options : l’abandon ou la mise à mort (la pendaison étant la solution la plus rependue). Quelle tristesse…

L’homme n’en avait pas fini d’utiliser les Lévriers, car après l’assiette, c’est la raison du divertissement qui a été invoquée. Les lévriers Greyhound ont alors été utilisés dans des courses de chiens sans pitié au sein de cynodromes faisant l’objet de paris à donner le tournis, à l’instar de nos amis les chevaux. Ces courses perdurent encore aujourd’hui.

Les défenseurs des animaux dénoncent depuis longtemps les mauvais traitements subis par les Galgos de la malnutrition en passant par la violence ou l’entraînement attaché derrière une voiture qui n’est qu’une « infraction administrative » pour la loi espagnole. Chez les chasseurs espagnols, il existe une tradition sadique et sanguinaire selon laquelle plus la mort d’un lévrier est atroce, meilleur sera le chien suivant. C’est ainsi que les chasseurs rivalisent de cruauté pour donner une mort toujours plus insoutenable à des chiens qui n’auraient pas été assez performants. Pendus, enfermés, jetés dans un puit, laissés pour morts, trainés derrière un véhicule lancé à pleine vitesse, les modes opératoires ne manquent pas.

La plupart de ces chiens ne reçoivent aucun suivi vétérinaire et ne sont ni vaccinés ni identifiés. Une fois abandonnés, les quelques-uns qui sont attrapés par la fourrière finissent euthanasiés car personne ne les réclame et peu d’entre eux sont sortis de là par les associations surchargées. Des voix s’élèvent comme le parti animaliste PACMA pour faire avancer les choses mais la chasse aux Galgos, interdite en France depuis 1844 n’est pas près de tirer sa révérence en Espagne où les associations de chasseurs sont puissantes.

Heureusement, en Espagne, des amis des chiens se démènent !

En effet, sur la péninsule ibérique, il existe des refuges qui tentent de les prendre en charge car il n’y a pas d’autre alternative à la mort. Jusqu’alors, le gouvernement n’a rien fait en faveur de la protection de ces animaux, c’est donc à l’initiative privée de s’en charger avec les moyens du bord (comme dans tant de domaines !).

Voici quelques associations qui font un travail remarquable sur place :

  • Le refuge « Ciudad Animal » à Pedro Munoz accueille à lui seul 180 chiens.
  • Alicia Vila d’Evolucion Madrid
  • L’ « Arca de Noë » d’Albacete
  • « El Refugio » à Casas Ibanez

Ces refuges travaillent en étroite collaboration avec des amoureux des Lévriers ici, en France, afin de leur trouver une maison pour la vie.

Découvrez quelques associations françaises qui se battent pour les Lévriers

Environ 150 associations œuvrent en faveur des Galgos à travers l’Europe. Voici 3 associations françaises qui illustrent que la France ne reste pas sourde au sort de ces pauvres poilus (mais il en existe de nombreuses autres !).

CREL : Club de Reconnaissance et d’Entraide aux Lévriers

Le CREL a été fondé en 2009 par Jérôme Guillot à partir d’un constat simple : l’absence d’associations venant en aide aux Lévriers en Lorraine. Aujourd’hui dans les Vosges, le président poursuit son combat en bénéficiant d’un solide réseau à travers le territoire. Une quinzaine de jolis Galgos sont en attente d’adoption dont certains sont dans leur refuge en Espagne !

Le CREL organise des actions à travers la France pour sensibiliser à la cause des lévriers, l’association est d’ailleurs soutenue par la Fondation Brigitte Bardot.

Lévriers en détresse

Lévriers en Détresse se bat depuis une quinzaine d’années pour sauver les chiens de chasse espagnols autant que les chiens de courses d’Irlande (Greyhound). La présidente de LED, Catherine Madry-Wojciechowski, entretient des relations étroites avec le gouvernement espagnol car le dialogue est fondamental pour faire avancer le débat. Découvrez toutes les questions à se poser sur les lévriers avant d’adopter sur cette page riche en conseils !

SOS Lévriers

L’association SOS Lévriers a été créée par Kathi Backes qui défend depuis de longues années ces chiens à la fois élégants et fragiles. L’association cherche des fonds pour aider les Lévriers sur place et s’occupe de leur placement en France.

Plus d’associations pour les chiens de chasse espagnols : www.podencos-levriers.fr, www.galgosfrance.net, www.galgoslibres.com, www.ma-vie-de-galgo.com, www.levriersansfrontiere.com, www.association-galgos.fr, www.unehistoiredegalgos.com, www.levriers.net, www.soligalgos.org, www.bodegueros-sans-chaine.com.

Comment pouvons-nous aider les Lévriers à notre échelle ?

Nous avons le pouvoir de changer le sort de ces pauvres toutous qui ont toujours été utilisés et privés d’amour autant que de respect par tradition. Il existe différents moyens d’agir :

  • Faire des dons à des associations spécialisées ou parrainer des pensionnaires.
  • Offrir du matériel pour l’entretien des refuges ou le bien-être des chiens (même de seconde patte !).
  • Devenir bénévole ou famille d’accueil.
  • Adopter un lévrier sauvé in extremis.
  • Participer aux actions comme le grand rassemblement du CREL à Strasbourg.
  • Signer les pétitions visant à condamner les actes de cruautés envers les Galgos ou à faire réagir le gouvernement espagnol (signez la pétition sur Change.org).
  • En parler pour sensibiliser les gens à la cause des Galgos, Greyhound et Podencos !

En 2013, un chasseur a été condamné à 7 mois de prison pour avoir pendu un de ses Galgos, la télévision commence à parler de l’injustice dont les Lévriers font part, preuve que les choses commencent à bouger. Après tant de malheur, les lévriers d’Espagne ont droit à l’amour comme tout autre chien. S’ils sont traumatisés, peu habitués au contact doux de l’homme, la plupart du temps très craintifs, il suffit de faire preuve de patience et de les soigner avec beaucoup d’amour pour créer une magnifique relation d’amitié ! Cela ne vous rappelle rien ? Pour vous convaincre un peu plus, n’hésitez pas à lire ou relire l’article sur l’adoption des chiens de refuge.

Crédit photo : Dada Mar © Unsplash

Pauline Lalangue

Pauline Lalangue

Éducateur canin comportementaliste. Passionnée de chiens depuis toujours, la chienne de la SPA avec qui j'ai grandi m'a poussée à devenir bénévole en refuge puis à me former à l'éducation pour permettre à tous de vivre en harmonie.

8 commentaires

  1. Nous tenons à vous remercier pour votre article qui contribuera à faire connaître
    le sort tragique des lévriers galgos en Espagne! n’oublions pas aussi leurs frères de misère les podencos!
    Ces chiens sont des amours! vifs en extèrieur mais calme à l’intérieur! certains ont un passé terrible et en restent traumatisés! ils seront longs à refaire confiance à l’humain mais avec du temps et de l’amour tout est possible.

  2. J’ai rencontré par hasard il y a 2 ans dans un restaurant à Lasne (Belgique) des personnes qui avaient adopté 2 galgos qui avaient été martyrisés. Un des 2 est venu mettre sa figure sur mes genoux, la femelle + timide pcq + récemment adoptée l’a suivit . J’ai été émue aux larmes par cette confiance spontanée, je pense très souvent. J’ai un épagneul de 18 mois et une mamy border coolie de 13 ans mais je rêve d’adopter un galgo…

    • Bonjour Annick,
      Merci pour votre joli témoignage. Plus tard, vous pourrez en adopter un en prenant contact avec les associations mentionnées dans l’article !

  3. Pour mieux connaître la situation, vous pouvez trouver le livre : « le sort des galgos » auprès de l’association Lévriers en Détresse.
    Si environ 6000 galgos sont concernés chaque année en Europe, c’est plus de 15 000 greyhounds chaque année entre l’Irlande et le Royaume-Uni sans parler des USA, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de Macao, de l’Argentine (où on les appelle galgo qui signifie lévrier), lu Pakistan, du Viet-Nam. Le greyhound est le chien le plus maltraité et le plus massacré au monde avec le beagle.

  4. Je suis la « maman » de deux galgos, deux rescapés que nous avons adoptés.
    Que du bonheur !
    Intelligents, sensibles, tendres, merveilleux !
    Chaque année, des milliers d’entre eux sont torturés, sacrifiés par les galgueros.
    Ils ne sont plus assez bons à la chasse, à la course, …
    De nombreuses familles ont déjà pu en adopter en France et dans d’autres pays.
    Il arrivent souvent traumatisés, porteurs de cicatrices, certains mutilés (manque une patte, un oreille, la queue, …)
    Ils observent leur nouvel environnement, prennent leurs marques et s’intègrent sans aucun problème dans leur nouvelle famille.
    Il leur faut plus ou moins de temps (selon les traumas vécus), énormément d’amour et de tendresse.
    Malgré tout ce que l’homme leur a souvent fait subir, ils reprennent confiance et vouent un amour inconditionnel à leur nouvelle famille dont ils deviennent un membre à part entière.
    Galgo un jour … Galgo toujours !

  5. bonjour je voudrai adopter un galgos mes je n’est pas de voiture j’ai perdue mes deux chiens un qui avais un cancer et un caniche crise cardiaque mon amis a un cokser de trois ans je voudrai savoir si on pouvais adopter GRATUITEMENT et que je prendrais en charge les frais de veterinaire des que je serais en Possession de l’animal Etant donner que je me suis fait arnaquer pour un don de bouledogue je prend plus de risque je sais qu’il existe un système de covoiturage pour le transport des chiens bien cordialement aimerai avoir une réponse pour adopter un galgos et le rendre HEUREUX

    • Bonjour Madame,

      Une adoption est toujours payante, même dans le cadre d’un sauvetage, car les associations dépensent beaucoup d’argent pour les soins vétérinaires, la stérilisation, l’identification. Lorsque des adoptants règlent les frais d’adoption, ils contribuent à l’effort et c’est grâce à cela, en plus des dons, et éventuellement des subventions reçues, que les associations peuvent poursuivre leur travail. Toutefois, les frais n’ont rien à voir avec l’achat d’un chien. En règle générale, ils sont de l’ordre de 150 à 250 euros.

      N’hésitez pas à prendre contact avec les associations de Galgos si leur cause vous a touchée !

      Pauline Lalangue

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